Tabliers, tableaux, cartes de vœux, sacs à dos et autre portefeuilles, depuis plus de 10 ans, les sœurs de la congrégation Jésus Marie responsables de la gestion de 6 écoles de Foi et Joie dans le Nord-Ouest œuvrent dans l’artisanat local. Mais pas que. Leur action se situe au-delà de la création artistique dans une dynamique d’amélioration durable des conditions de vie des femmes.
« Mon mari avait eu un accident. J’ai dû l’amener à Port-au-Prince pour qu’il se soigne. Ce sont les sœurs avec l’atelier qui me viennent en aide depuis », explique Dieula, mère de 7 enfants. Elle travaille depuis 8 ans à l’atelier Thevenet créé par les sœurs Jésus Marie de Jean Rabel pour encourager l’autonomisation des femmes.
Plus d’une vingtaine de femmes, pour la plupart à la tête de familles nombreuses, travaillent à l’atelier. Leurs productions se vendent principalement à l’étranger et une partie des bénéfices de la vente leur sert à s’occuper de leurs enfants.
Avec une économie qui repose en grande partie sur l’agriculture, le Nord-Ouest est l’une des zones les plus enclavées du pays. Les infrastructures sont quasi-inexistantes et l’accès à l’eau pour l’irrigation des terres et la consommation demeure un vrai casse-tête pour les habitants(es).
Les récents cyclones, Matthew (octobre 2016) et Irma (septembre 2017) , ont balayé les cultures et le bétail, laissant des familles entières aux abois. Malgré la rentrée officielle des classes en septembre, de nombreux enfants ne peuvent toujours pas aller à l’école.
Les artisanes de l’atelier Thevenet participent elles à un cours de lecture/écriture et connaissances générales.
«Nous allons à l’école dans la matinée et ensuite nous nous rendons à l’atelier », explique Dieula. Elle fait partie du premier groupe de femmes à suivre le cours. Un second groupe qui travaille dans la matinée suit le cours dans l’après-midi.